L’histoire

Sept femmes sont rassemblées dans une maison située à Milan, elles attendent l’arrivée de Vittorio. Assemblée hétéroclite ? Pas tant que cela, toutes ont un lien privilégié avec Vittorio, écrivain célèbre, mais en passe de le devenir moins…

Est ce pour cela qu’il ne vient pas au rendez vous, pour ce repas de Noël ? Honte, peur ?

Pourquoi pas ?

Ce doit être extrêmement dur et angoissant d’affronter ces femmes au caractère bien trempé. Elles ont toutes leurs raisons de vouloir lui demander des comptes.

Autour de cette table de réveillon Il y a son ex-femme Ada, sa femme actuelle, Cristina, et sa jeune maîtresse de 26 ans Camilla, sa fille aînée Paoletta, et la fille qu’il a eue avec Cristina, Giulia, tout juste 16 ans.

Et pour compléter le tableau sa mère Lucrezia et sa sœur Francesca font acte de présence aussi.

Elles ne sont pas inquiètes, ce n’est pas la première fois que Vittorio ne vient pas à un rendez vous, absence de quelques heures, quelques jours, quelques mois, elles sont habituées. Elles préviennent tout de même la police, mais aucune ne croit vraiment qu’il lui soit arrivé quelque chose.

Avec cette « disparition » les cartes sont rebattues. On dirait que le sujet de tension qu’il y avait entre elles s’est annulé.

Elles qui habituellement se déchiraient à belles dents, sans faire de quartier, créent un nouvel espace de complicité pour le moins surprenant.

Elles se rapprochent et se donnent peu à peu des signes de sollicitude d’indulgence et d’affection.

Les mois passent, et au fil du temps, l’harmonie continue de régner entre elles, des affinités se créent, la compréhension s’installe, elles vont jusqu’à partir en vacances ensemble.

L’auteur nous sert là un beau roman choral, où chacune son tour prend la parole, raconte son histoire, son rapport aux autres, comment les choses se sont passées pour elle.

Ce sont des femmes ordinaires, avec leurs fêlures, leurs angoisses, leurs contradictions.

Souvent ce qui a été pris pour de la méchanceté ou de l’agression par les autres était juste une expression de leur mal-être, de leur questionnement, de leur angoisse face à leur vie.

L’auteur nous donne à lire de beaux portraits de femmes, tout en subtilité et à l’analyse psychologique presque chirurgicale.

Elles se racontent dans une sorte de ronde, comme si elles « dansaient » leur vie autour de l’homme absent.

On lit ce roman jusqu’au bout avec plaisir, d’autant plus qu’une surprise nous attend dans les dernières pages !