L’histoire

Le MEXIQUE, la drogue, les cartels, la violence, les meurtres qui se multiplient…

Lydia, libraire à ACAPULCO pense que cela ne la concerne pas. Elle essaie de rester à l’écart de ces problèmes, bien que son mari Sébastian, journaliste, écrive des articles assez explicites et suffisamment clairs sur ces assassinats et leurs auteurs.

De temps à autre, un soupçon d’inquiétude vient se glisser dans ses pensées mais elle ne s’y attarde pas. Pourtant plusieurs fois déjà, ils ont dû être mis à l’abri le temps que l’effervescence provoquée par les articles de Sébastian s’apaise.

Un jour, elle découvre que son client et ami Javier qui vient lui tenir compagnie dans sa librairie pour échanger sur la littérature et la poésie n’est autre que le chef du cartel qui fait régner la terreur dans la ville. Elle n’aura pas le temps de réfléchir à cette chose à laquelle elle a du mal à croire.

Lors de la grande fête chez sa mère pour fêter l’anniversaire de sa nièce et filleule, la famille est là au grand complet pour partager ce moment de joie. C’est l’instant choisi pour massacrer les seize personnes réunies dans la cour.

Seule Lydia et son fils Luca échapperont à cette tuerie, cachés dans la salle de bains. Elle comprend tout de suite que, pour elle, sa vie au Mexique est finie. Elle doit fuir…

Elle pense encore pouvoir prendre la route de l’exil en avion, elle a de l’argent et l’habitude de voyager.

Mais horreur, son fils est mineur et ne peut sortir du territoire sans documents.

La seule route pour elle et Luca reste la route des migrants.

A pied, sur le toit des trains, la peur au ventre, poursuivis par les hommes de Javier qui sait qu’elle a échappé au massacre, Lydia va connaître le sort misérable de cette population désespérée qui croit au rêve américain. Rackettés, dépouillés, crevant de faim et de soif, n’osant pas dormir car les hommes restent des prédateurs, elle avance avec les autres, avec un seul but, la frontière. Espoir partagé avec ses compagnons de voyage, entre autres Soledad et Rebeca deux sœurs honduriennes, survivantes comme elle.

Ce roman ne nous laisse pas un moment de répit, on marche, on s’essouffle avec ces hommes et ces femmes, il y a de la férocité, de l’amour maternel, de beaux gestes de solidarité, et l’angoisse de ne pas arriver jusqu’à destination.

On ne peut pas lâcher ce livre, qui se révèle fascinant et que l’auteur a choisi d’écrire dans un rythme haletant pour parcourir ce chemin d’espoir tissé de désespoir.