PRIX RENAUDOT DES LYCEENS

Les faits sont authentiques, les personnages ont existé, mais le talent d’Olivier NOREK donne un souffle épique et romanesque, à cet épisode de la guerre entre la Russie et la Finlande, entre le géant et le petit Poucet.

Helsinski, 1939, la Finlande indépendante depuis une vingtaine d’années prépare les Jeux Olympiques.

Nous sommes en plein hiver lorsque l’armée rouge de Staline, craignant la neutralité de ce pays face à l’Allemagne décide de les ramener dans le giron de la grande Russie. Staline, au pouvoir, règne par la terreur et la délation, ses militaires lui obéissent aveuglement alors qu’ils savent que ce n ‘est pas la bonne technique pour avancer. On voit où mène cette peur viscérale face à un despote.

Les obus sont sous-chargés en explosifs, les hommes ne sont pas préparés à cette froideur, à ce relief accidenté. Staline pensait les écraser facilement en deux semaines.

Face à eux, des fermiers au mental d’acier, qui ont leur pays collé à chaque fibre de leur peau, déterminés à ne plus se soumettre comme leurs pères à l’ennemi. Paysans, ouvriers, tous villageois, tous cousins, amis, frères, partent pour affronter l’ennemi, mais aussi le plus terrible des hivers, certains deviendront des héros. Simo sera l’un d’eux, tireur d’élite, habité par le « Sisu », esprit de la Finlande, justement surnommé la « Mort Blanche », tellement il ressemble à un esprit invincible. Sa légende naît et se répand jusque dans les bataillons adverses.

Il faut aussi évoquer les Lottas, ces femmes venues du peuple, qui, avec un courage et une abnégation admirables sont devenues infirmières, aide soignantes, cuisinières, facteurs, confidentes, consolatrices devant la mort. Figures féminines indispensables pour adoucir quelques instants de ces vies sacrifiées.

Les Russes usent de stratagèmes pour les décourager mais leur diffusion de propagande bienveillante n’entame pas le courage finlandais.

Ils vont tenir mois après mois, jour après jour, en ce terrible hiver, les mois passent, les rangs s’éclaircissent. Les ukrainiens sont enrôlés de force pour déminer le terrain.

L’enfer est blanc, froid et gelé et les Russes apprennent à skier et un jour, parce qu’aucun pays ne leur est venu en aide, malgré des promesses, celles de la France aussi, ils vont signer leur capitulation.

Mais s’ils n’avaient pas résisté, la carte du monde aurait été changée. Car les finlandais étaient au bout de leurs forces, mais les Russes ne le savaient pas, et ils ont juste récupéré ce qu’ils avaient perdu précédemment. Quelques jours de plus et ils laminaient ce petit pays, s’ouvrant une voie royale vers l’Europe.

Hitler a alors changé ses plans de conquête de l’Europe en lançant sa grande campagne pour écraser la Russie, rebattant les cartes des forces en présence pour la seconde guerre mondiale.

Cette écriture rythmée aux chapitres courts fait écho au peuple ukrainien et révèle cet épisode méconnu et l’héroïsme du courageux peuple finlandais.