L’histoire

Whaou, le livre coup de poing, pas facile à résumer. Habituellement, je parle du style, des personnages, de l’histoire. Dans ce livre, beaucoup de personnages, des mamans et leurs enfants.

J’ai découvert l’écriture passionnante, captivante, de Martine Magnin sur le cheminement intime entre mamans et progéniture.

Seul un papa est présent, il faudra peut être les faire accoucher un jour.

Des nouvelles très bien écrites ! Que nenni ! Des portraits miroir entre la mère et l’enfant, très dérangeants parfois. Ne dit-on pas que nous sommes tous malades de notre enfance ?

Une écriture sans jugement, juste des faits, de l’humour même parfois.

Alors comment faire ?

Pas de formation pour être mère, pas de formation pour être enfant non plus.

J’ai la ferme conviction que le roman -Colliers de nouilles- devrait être mis à la portée des enfants dès le collège (Magnitude 6 pouvant heurter la sensibilité du lecteur) afin d’éviter certains chocs destructeurs. Il faut apprendre aux futures mamans dès le plus jeune âge à se faire confiance et aux enfants à lever les chapes de silence, à mieux communiquer et se faire aider en cas de blessures.

Malgré le lien physiologique entre une maman et ses enfants, leurs chemins parallèles de vie se situent sur une crête étroite avec leurs erreurs, leurs faiblesses, leurs émotions, leur vécu, leur environnement…

Autant de mamans, autant de réactions différentes, autant d’enfants, autant de réponses dissemblables.

Des épisodes de réflexion, où chacun, chacune, se retrouve un peu, beaucoup. Des exemples qui nous aident à prendre du recul.

De la maman amère qui doit se protéger de toute invasion à la maman qui veut un bébé parfait. La vie n’est pas aussi lisse qu’on le voudrait …

Autant de façons d’être maman que de modèles de femmes, de celle qui se croit parfaite, à celle qui culpabilise.

Grattons sous le vernis de la mère idéale, organisée, la mère modèle dont je suis très éloignée, celle des livres, j’ai essayé pourtant de m’en approcher…

Une écriture très fluide avec cet effet miroir et les conséquences de faits qui font réfléchir et en appellent à la responsabilité, je crois qu’il est impossible de lire ce livre sans songer à notre mère ou à celle que nous avons été ou que nous serons.

Pourquoi, une mère rouge qui sent, qui sait mais qui ne veut pas voir car la vérité est au delà de ses forces. (Blessures de l’existence ? Arrangements avec sa conscience?) Que de questionnements sur nos limites, nos dénis, nos fragilités.

De la jeune maman qui croit avoir le même âge que sa fille à la mère inconséquente qui ne peut mesurer le mal qu’elle peut faire…

Quel déphasage entre ce qu’une mère croit juste pour ses enfants et le ressenti de ces derniers.

Je me suis retrouvée un peu dans toutes. Certains processus n’ont rien de dramatique sauf s’ils sont amplifiés ou répétés et deviennent alors de la maltraitance.

Rien n’est jamais tout à fait perdu et quelque soit l’âge, il est bon de communiquer et réfléchir à certaines alternatives.

On attend tellement des mères, du cordon ombilical qu’il faudra songer à couper et examiner les relations, pères-enfants.

UN bon livre à étudier.