L’histoire

Le roman commence par l’annonce « C’est une fille » prononcée par la religieuse qui vient d’accoucher une jeune femme déjà mère d’une première fille.

L’histoire débute dans les années 60 avec la naissance de Laurence en présence de son père médecin généraliste qui rêvait d’avoir un garçon. Or elle est la deuxième fille de la famille : véritable malédiction, en tout cas honte certaine !

Dès l’enfance Laurence comprend que la position des filles est inférieure à celle des garçons, c’est donc une enfance douloureuse que de naître fille ou de n’être que fille. La fille et la femme bien sûr ne sont rien alors que le garçon et l’homme détiennent le pouvoir.  « Le masculin l’emporte sur le féminin », mais « fille c’est bien aussi » dit-on.

Dans la seconde partie Laurence devient mère à son tour, d’abord d’un garçon qui ne survivra pas puis d’une fille Alice. Laurence affronte à son tour les difficultés d’être mère d’une fille.

La dernière partie de ce roman fait évoluer Alice dans le monde d’aujourd’hui et aborde la liberté des femmes qui éprouvent désir et attirance pour une autre femme. « Fille, c’est bien aussi » dit Alice à sa mère, reprenant la formule de consolation du début, mais avec une autre signification.

Livre très intéressant qui montre l’évolution du rôle de la femme et l’influence que peut détenir le père de famille. C’est un roman assurément féministe, mais sans caractère trop vindicatif, tout est écrit en nuances. Style et thème qui accrochent et tiennent en haleine du début à la fin. A lire et faire lire ! Heureusement, je n’ai pas eu des parents de ce style, seule fille avec trois frères, j’ai été bien accueillie. Cela me sidère pour les années 60.