L’histoire
Il y a des temps prédisposés à certaines lectures, récemment, ma belle mère, femme forte, indépendante est tombée chez elle. En ces temps difficiles de pandémie, après un court séjour hospitalier, ses fils lui ont trouvé un placement en Ehpad. Après 11 jours de confinement dans ce nouveau lieu, désorientée, elle s’est laissée glisser et mourir. Enfin, c’est ma version.
Après Les loyautés, Delphine de Vigan sonde le cœur de Michka qui atteint ce point de non retour qu’on appelle la vieillesse, cette femme correctrice littéraire ne peut plus rester chez elle.
Ses mots s’envolent, heureusement pour l’instant, elle en a encore beaucoup.
Autour d’elle, à tour de rôle, deux êtres délicats vont narrer les jours de bataille avec parfois beaucoup d’humour.
Jérôme, l’orthophoniste est chargé de retenir le vocabulaire.
Marie sa presque fille vient la voir régulièrement, elle est la fidèle petite voisine devenue adulte que Michka a aidé à grandir, ensemble elles remontent le passé.
Michka très lucide sur ce qui l’attend comprend cette décrépitude qui la réduit de plus en plus.
Malgré son découragement et ses souffrances, elle ne peut oublier sa dernière mission, retrouver la famille qui l’a hébergée dans sa jeunesse pour la remercier.
Une écriture émouvante qui ne cache rien, une écriture universelle sur ce conflit intime de dégradation physique due à la vieillesse.
Le prochain devrait être sur les -Ambitions-