L’histoire

L’écriture sobre et délicate de Philippe Besson autopsie ce qui pourrait n’être qu’un article de presse.

On entend régulièrement parler de féminicides, cette violence banale ne nous touche pas forcément ou tout au moins, elle nous effleure de loin.
Parce qu’il est un auteur sensible, il s’approche de ce drame par la voix du fils aîné.

Léa 13 ans téléphone à son frère aîné « Papa a tué maman »

Une phrase courte pour un véritable tsunami qui va balayer la vie des deux jeunes gens. En plus de cette peine d’avoir perdu leurs parents, ils vont glisser dans un véritable cauchemar, Léa est témoin de l’acte mais est mineure, il faut aller à la gendarmerie, à la morgue, ils ne peuvent plus approcher leur maison devenue scène de crime et cela pendant un an.

Une écriture claire, pleine de pudeur se glisse dans la peau du frère aîné qui, par petites touches va comprendre ce que sa sœur a vu.

Ce frère rongé par la culpabilité ; il s’était éloigné pour vivre sa passion de danseur s’interroge avec maturité sur ce qui aurait pu être évité, il touche du doigt ce que sa sœur a vécu avec la lente métamorphose de sa mère.

A la lueur de l’événement, ils se repassent tous les détails.

Et pourtant, cet homme est leur père. D’ailleurs, il exige de les voir à la prison.

Qui est coupable, qui est responsable ?

Ce drame est tragique.

Le roman est passionnant et l’écriture si limpide nous immerge dans ce traumatisme, Parvient on un jour à se reconstruire après un parcours aussi douloureux.

Bravo Philippe Besson