L’histoire

Que diriez vous d’un roman qui vous tient en haleine et lorsque le mot fin se dessine, vous en voudriez encore ?

Une petite saga me plairait bien. Rebecca pourrait avoir un fils ou une fille qui reviendrait en France !

J’ai beaucoup aimé ce roman et l’écriture de la romancière m’a emportée dès les premières pages. Une belle pause après la lecture des Prix. Évelyne Dress sait capter mon attention, sans doute, suis-je sensible à ses portraits féminins.

Rebecca dès ses onze ans s’infiltre en douce dans les ateliers de dessin de la maison carrée de Nîmes, elle s’installera ensuite à Paris dans une cité d’artistes.

Georges, l’homme de sa vie est enfin libéré en avril 1914, ils vont pouvoir se marier, c’est sans compter sur la mobilisation générale du l2 août 1914 ? Rebecca va vivre au rythme de trois ans de correspondances épistolaires pendant lesquels elle va se chercher en peinture, gouaches, pastels, sanguines, fusain. Hélas comme pour beaucoup, L’amour fantasmé s’interrompt par la mort de Georges tué glorieusement fin septembre 2017.

Profondément touchée, Rebecca n’a plus que la peinture, l’artiste peintre dont le père Gustave Meyssonier est notaire ne peut reprendre l’office puisque il est réservé aux hommes. Ses parents décèdent, elle hérite de la maison où elle a vécu une adolescence solitaire, elle va s’installer avec ses émotions et ses pinceaux dans le grenier de cette maison.

Elle perçoit une petite lumière pour s’en sortir en obtenant un travail de professeur et l’aide de ses amies.

Quelques années plus tard, comme devant un miroir aux alouettes, elle se brûlera les ailes au contact de l’élégant Maxime.

On traverse les périodes d’après-guerre où on fait tourner les guéridons pour essayer de discuter avec l’âme des précieux disparus.

Il fut un temps où les hommes, ces héros partaient vivre d’incroyables aventures avant de rentrer auprès de l’épouse ou la fiancée restée sagement à la maison.

Rebecca ne correspond pas aux critères, elle veut aimer et surtout peindre.

Repérée par le galeriste Jean Debourg, elle voyage en paquebot, un palace flottant avec maître d’hôtel 6150 kms et neuf jours de transatlantique m’ont fait rêver. Les riches, les pauvres et Charles son petit protégé premier modèle.

Le rêve américain n’est pas si aisé, New York change de Nîmes.

Quel beau saut dans le passé.

Je ne peux en spoiler plus, je vous souhaite un beau voyage dans une époque où tout paraît encore possible à condition d’avoir l’envie chevillée au corps et Rebecca comme Évelyne Dress la possède.

Rebecca est comme la romancière hors du commun et pourtant si sensible.

La peinture, la vie, l’amour au bout des doigts et après les États-Unis où Rebecca fait des découvertes surprenantes, (j’ai retrouvé le poète Kahlil Gibran que je prenais pour un esthète sage après la lecture du Prophète) vous vous envolerez vers d’autres cieux plus apaisés comme la Turquie.

Belle lecture.