L’histoire

PRIX INTERALLIE
Thibault de MONTAIGU se présente comme un écrivain en gestation de son second livre sur Buzz ALDRIN, ce cosmonaute qui a marché sur la lune. Il s’assimile d’ailleurs un peu à lui.
Mais il va être détourné de ce projet par son père, qui vit dans un appartement de vingt mètres carrés, perclus de douleurs, aveugle, ruiné et couvert de dettes, mais qui garde le panache et la flamboyance de la lignée de militaires, nobles et riches dont il pense descendre, et qui, grand amateur de femmes arrive encore à séduire celles qui sont autour de lui, notamment une Nancy locataire comme lui de la résidence, qui se dévoue corps et âme à son service.
Le père va faire une demande étrange à son fils. Retrouver Louis, fringant hussard pendant la guerre de 14-18, qui, alors que les engins de guerre remplaçaient de plus en plus les corps à corps humains, a donné l’ordre ( a-t-il pris l’initiative ou a-t-il obéi à ses supérieurs) de lancer une charge désespérée pour dégager une compagnie prise sous le feu des Allemands ? Et où il va laisser sa vie.
Thibault se lance dans cette recherche qui semble rendre le goût de la vie à son père, avec avec si peu d’éléments, parfois, il décide d’abandonner ses recherches. Mais par curiosité, il va persiste et va à la rencontre de ces hommes qui semblent tous affligés du même défaut… Brillants, fantasques, intelligents, mais incapables de stabilité et de réaliser leurs brillantes idées, que ce soit dans la vie personnelle ou dans leurs diverses entreprises. Peu à peu, en cherchant les hommes, il va découvrir que ce sont les femmes qui, d’abord par leur dot, puis par leur courage, ont été les soutiens de sa lignée.
Partagé entre son père qui s’affaiblit mais reste toujours aussi exigeant, et le découragement devant les bribes d’informations qui lui font comprendre qu’il s’acharne sur une histoire somme toute banale, Thibault arrive au bout de sa quête. Il en a presque autant appris sur la vie de son père que sur celle de cet aïeul.
On découvre à la fin du livre ce que l’on soupçonnait déjà depuis le début. L’aïeul s’était associé à un notaire véreux, entraînant avec lui une partie de la famille de sa femme à qui il avait fait miroiter des gains plus que confortables sur des opérations d’affaires à saisir.
Et pour maintenir son honneur (Peut être poussé par sa femme…) Louis n’a qu’une porte de sortie…mourir au champ d’honneur en chargeant avec sa compagnie face aux Allemands ce combat était perdu d’avance. Quid de tous ceux qui l’ont suivi ?
L’auteur nous conte là une histoire intéressante sur sa lignée, faite d’hommes qui avaient certes des qualités mais pas celles d’aller au bout de leurs entreprises, coincés entre l’homme d’affaires libéré, et l’idée qu’ils avaient du code de l’honneur inculqué par de vieilles familles militaires parfois nobles mais ruinées, qui n’avaient pas su prendre le tournant du modernisme.
Un peu dubitative sur ce prix