L’histoire
J’avais orienté Elisabeth Lafont vers la maison d’édition Nombre7
Elle a suivi ma recommandation et a très bien fait.
Je connaissais son histoire et m’attendais à une biographie.
D’abord, beaucoup de douceur sur cette délicate couverture bleue, ça compte pour attirer le lecteur.
J’ai découvert une plume moderne maîtrisée, pas un mot de trop, chaque mot percute, de la plage, à la poupée, au rock endiablé.
J’ai dégusté comme une friandise ces chapitres courts de l’avant-accident. Des touches de couleur de l’existence comme autant de nouvelles à lire et relire.
Ça marche, une deux, trois …
Et le voilà, l’accident narré par une écriture fluide dont la plume caresse le choc avec pudeur.
L’auteure met cette catastrophe à distance. Elle l’intellectualise.
Puis, les cris de détresse parviennent, lorsqu’elle se retrouve seule, abandonnée, son écriture parvient alors à susciter l’empathie chez le lecteur.
Son cœur saigne et l’air de rien, entre humour et amertume, l’écriture ciselée campe à merveille les personnages -Famille ou amis, corps médical- et ceux qui détournent la tête. Les mots sont là, accusateurs, libérateurs.
L’auteure souffre et il faudra un bon chirurgien pour l’écouter et en comprendre la raison.
Le rythme va nous emporter dans ce tunnel traversé où le cœur, la raison explosent.
Une renaissance après l’orage traversé, zut, zut et zut, Élisabeth va vivre comme elle l’entend.
Élisabeth manie un style impeccable digne de certains maîtres littéraires comme Pierre Michon, je pense qu’ Élisabeth doit tourner mille fois les mots dans sa bouche et sur papier pour trouver le meilleur accord.