L’histoire

Ce livre nous parle de la nostalgie de l’ami disparu, mais dont la rencontre a été fondatrice pour l’auteur.

L’Arménie vient de disparaître de la carte du monde. Beaucoup de résistants ont été déportés loin de chez eux, pour être incarcérés et jugés. Afin de les soutenir, les familles qui le peuvent sont venues camper avec leurs maigres biens au pied de la prison, anti chambre des camps, dans l’attente de ce procès des leurs et de leur libération.

Le narrateur, sans nul doute Andreï 13 ans vit dans un orphelinat de Sibérie où règne la brutalité, c’est là qu’il tentera de protéger le bouc-émissaire idéal des jeunes brutes Vardan, adolescent arménien de 15 ans, désarmant de beauté et de fragilité.

C’est dans le quartier déshérité de miséreux qu’il va découvrir la communauté arménienne, Sarven, le vieux sage, la famille de Vardan, Vardan dort sur deux valises et est atteint de la maladie arménienne, une inflammation qui le cloue souvent au lit. Sa mère Chamiram et sa fille, la jolie Gulizar dont le mari est prisonnier en attente de jugement pour complot anti soviétique.

Le narrateur accompagne Vardan dans le creusement d’un tunnel pour trouver un trésor. Le fragile Vardan est attachant par sa pureté et sa maturité impressionnante.

Respect pour cette famille, cette communauté différente, sa fierté, ses coutumes, c’est la grande histoire qui se retrouve au sein de cette population du bout du Diable.

Le procès a lieu, les condamnations tombent, le mari de Gulizar ne peut être sauvé, les familles dont Vardan repartent dans leur Caucase, le désespoir au cœur.

Un an plus tard le narrateur apprendra le décès de son ami.

Revenu sur les lieux bien plus tard, avec sa maturité et ses expériences, à la lumière des événements de ce passé, le narrateur se rendra compte qu’il n’avait rien compris à ce qu’il avait vécu.

Son ami lui sera encore plus cher, et il découvrira que ce n’est pas la longueur de temps passé ensemble mais l’intensité de ce que l’on se donne qui importe.

Ode à l’amitié au delà de la mort, Andréï Makine réussit une belle démonstration