L’histoire

La maison que Brigitte GIRAUD et son mari Claude ont achetée il y a 20 ans va faire l’objet d’une expropriation.
La perte de Claude son mari a ouvert une béance qui ne parvient pas à se refermer. Il faut pourtant abandonner cette maison qu’ils avaient choisie ensemble. C’est un choc pour elle car elle représente toute sa vie. Ils étaient propriétaires depuis 3 jours lorsque Claude est décédé dans un accident de moto et depuis, elle s’est efforcée de la remettre en état, malgré le chagrin et l’absence. La maison, c’est important, c’est le nid, lieu idéal de l’existence, c’est l’ailleurs, le paradis, la sécurité, l’obsession. Ce n ‘est pas pour rien que les émissions de Stéphane Plaza cartonnent. Et voilà, que les immeubles vont prendre la place d’un cadre idyllique.
J’avais lu -A présent-, un récit écrit à chaud lorsque l’auteure était venue partager cette perte douloureuse à Annonay. Ici, le temps a coulé, l’écriture est plus mature, j’ai d’ailleurs trouvé à la GL, l’auteure plus calme. En totale empathie avec elle, cela m’a réconfortée.
20 ans après, l’auteure ausculte cette journée avec un plongeon dans l’inconnu. Il y avait d’étranges coïncidences, les voyants étaient au rouge, l’auteure s’en veut-elle de ne pas les avoir vus ?
Elle avait tellement forcé le destin pour avoir cette maison, bousculant vendeur, notaire et banque pour déménager plus tôt, plus vite, encore et encore…
23 chapitres puzzle comme autant de nouvelles avec le conditionnel SI.
Elle tord l’existence, elle extrapole.
Point par point, elle analyse les événements, mène l’enquête comme un policier qui décortique et veut comprendre et expliquer les questions restées sans réponses.
Elle cherche à savoir comment cet accident aurait pu être évité, elle explore la Technologie, les hommes et leurs besoins de vitesse au volant ou sur une moto pour prouver leur virilité, leur superbe.
Sous une forme originale avec la justesse et le style de ses mots, Brigitte Giraud nous fait toucher du doigt la fatalité et l’inutilité de vouloir changer ce qui était écrit.