L’histoire

AUTRICHE

1947 à PRAGUE – Robert Simon, orphelin de père et de mère, fait divers petits boulots pour assurer son existence. Il aide sur le marché, donne un coup de main au boucher… Pourtant il a envie de se construire un avenir plus sûr.

En 1966 Robert repère un petit café sans nom qui est à l’abandon sur la place du marché.

Au prix d’un travail acharné, il le rénove, avec de la peinture blanche, investit dans une machine à café, une machine à bière.

On y trouve du vin blanc, du vin rouge.

Dès l’ouverture c’est un succès. Il propose des tartines de saindoux aux cornichons, quelques petites choses à grignoter… Seul bémol il n’arrive pas à lui donner un nom, et il restera comme cela.  » Le Café sans nom » !

Au fil des mois et sur les conseils avisés de la veuve chez qui il a pris une chambre, il va embaucher Mila qui vient de se faire licencier de son emploi de couturière.

Punchs à toute heure pour réchauffer les cœurs et réjouir sa clientèle de l’hiver.

Au fil des saisons on voit défiler Johannès Berg, le boucher pas très heureux en famille, René, le boxeur qui tombe amoureux de Mila, Micha qui court après tout ce qui bouge, Heidi la crémière qui pardonne les infidélités, Jascha qui vient de Yougoslavie.

Mila va se mettre en ménage avec René le catcheur, et perdre l’enfant qu’ils attendaient, Simon va avoir quelques petites histoires d’amour mais préférera sa liberté avant tout, et s’occuper de la veuve qui peu à peu s’enfonce dans les brumes de sa mémoire.

On assiste aux vies éparpillées des clients du bar. René ne se donne pas vraiment dans ses combats, il se met à boire et Mila le met dehors.

Au café sans nom, on croise des ivrognes, des amies, des veuves, des divorcées, des jalouses, des joueurs de cartes, des catcheurs, des commerçants du marché et Harald Blaha et son œil de verre qu’il fait rouler sur la table.

Régulièrement on entend la voix de deux pipelettes, qui refont le monde en se racontant leurs vies. On suit les amours de la crémière et de Micha son peintre méconnu…Toute une humanité défile sous nos yeux éblouis et charmés.

Le monde change, le métro arrive, les chinois déstabilisent l’économie mondiale..

C’est la fête pour la fermeture du café, le pont sur le Danube s’effondre.

C’est toute une façon de vivre qui disparaît, nous laissant la nostalgie de ce monde qui était plein d’espoir et de joie de vivre.

Malgré la modestie de leur vie quotidienne, ces femmes et ces hommes paraissent heureux.

Magnifique petit roman, où l’auteur a eu l’incroyable talent de faire jouer devant nos yeux une comédie humaine fort réjouissante, animée et joyeuse, débordante de vitalité, nous laissant comme une envie d’avoir vécu dans  ce monde là, de ne pas en être resté simple spectateur, parce qu’ils avaient un trésor dans les mains, que l’on aurait tant voulu posséder aussi et partager.