L’histoire

Mémoire pour la vérité.

Un convoi vers la mort ?

Un convoi de la vie !

Un roman passionnant avec quelques lourdeurs sur les états d’âme d’une survivante, mais les mémoires sont personnelles, surtout les peurs et les joies.

Une histoire de l’Afrique lointaine qu’on a tendance à analyser avec nos mots européens : Sauvagerie, tribale, machettes, massacres ethniques.

J’ai failli aller dans ce pays que je trouvais doux et moderne avec des villageois qui œuvraient pour le bien communal pour rencontrer ma filleule. Au fur et à mesure du temps, elle m’expliquait par des dessins et des mots ce que son école, elle et ses parents vivaient. La fille d’un collègue y travaillait.

Beata a 15 ans, elle est une survivante du génocide des Hutus contre les Tutsis. Elle a fait partie des derniers convois d’enfants, organisés par les ONG pour sauver les orphelins Tutsis en les transférant au BURUNDI, au risque de la vie de ces humanitaires.

Beata mesure sa chance dans son malheur, car les enfants devaient avoir 12 ans au maximum, elle en avait 15 et surtout elle était accompagnée de sa mère alors que seuls les enfants étaient pris en charge. Elle a bénéficié du léger relâchement de l’effroyable emprise des Hutus, car en 1994 les rebelles tutsis sont en train de gagner la guerre, c’est au tour des Hutus de fuir. Cette période est encore plus dangereuse, balançant entre les derniers massacres et la désorganisation qui règne dans le pays.

Mais elle a toujours ce complexe de culpabilité, pourquoi a-t-elle survécu ? Elle veut écrire un livre, mais là encore elle se pose la question de sa légitimité à le faire …Pourtant elle pense qu’un récit doit être écrit par une « survivante », elle trouve que ceux qui ont témoigné sur cette période l’on fait avec un regard extérieur, et ne peuvent donc avoir qu’un jugement faussé sur les circonstances de cette effroyable guerre civile.

Les journalistes sont hantés par la découverte de charniers, Fergal, le reporter irlandais souffre toujours de troubles psychiques. Une équipe de la BBC se rend au Rwanda accompagnée de Fergal, elle rencontre des dignitaires hutus dont le recteur de l’université nationale qui nie les massacres. Son épouse, ministre de la famille, sera la première femme condamnée pour génocide.

Nsabimana, préfet, sent le vent venir, il négocie avec l’armée pour l’évacuation des enfants. Il va les accompagner, mais sera quand même démis de ses fonctions

Beata va rechercher des photos et vouloir dresser une sorte de liste de Schindler, preuves du pire et de son exfiltration, ne nous épargnant pas les scènes d’avant départ, massacres et cruauté gratuite, trahisons, lâcheté, opportunisme.

Questionnement sur l’ONG, Terre des Hommes, d’origine suisse, la légitimité de ceux qui ont pris et détiennent les photos, qu’ils ne veulent ou ne peuvent partager, alors que certaines ont été transmises à la presse sans consentement. Ont-ils le droit de s’en servir ? Beata trouve des photos, elle recherche et rencontre les photographiés pour leur offrir ce souvenir.

Tout commence avec l’assassinat en 1994 de Juvenal Habyarimana, président de la République, pro-hutu, une guerre civile éclate en 1990 entre son gouvernement et un groupe rebelle tutsi. On comptera 8500 faux messages de désinformation contre les Tutsis afin d’échauffer les esprits et le réseau secret d-Hutu Power- Théoneste Bagosora, le cerveau du génocide et sa suprématie des Hutus sur la minorité tutsie.

Et dixit de La France qui aide ce pays à lutter contre l’ennemi Tutsi?

 François Mitterrand ami du président donne des armes pour l’élimination des Tutsis. Le rapport Duclert a écarté la complicité de la France dans le génocide du Rwanda, mais pointe des failles à L’Élysée.                                                                                                                                          Aujourd’hui, Beata fait des conférences dans les écoles pour qu’on n’oublie pas, pour que les enfants du monde entier et de France en particulier comprennent que ce massacre a les mêmes racines que le pogrom des Juifs, des Arméniens et la discrimination de minorités ethniques.