L’histoire

Quelle délicatesse d’écriture …

L’auteur nous livre des petits morceaux de puzzle, tout en nuance, une petite histoire par ci une autre par là, il faut se laisser guider, et peu à peu, sous nos yeux charmés se reconstitue un tableau avec des personnages, qui tous tournent autour du visage délicat de l’inconnue au portrait.

Sur le canevas esquissé par le portrait de Gustave Klimt, qui, fait exceptionnel, a « bénéficié » d’une retouche, ce que ne fait jamais un grand artiste, l’auteur va avoir la hardiesse de construire une histoire romanesque et audacieuse.

Elle imagine Martha, la jeune domestique, embauchée pour déniaiser le jeune Frantz, que ses parents ne veulent pas voir s’encanailler avec des prostituées au risque d’attraper de sales maladies.

Les jeunes gens vont tomber amoureux, bien que Frantz sache cet amour condamné d’avance. Un jour, sans raison, Martha disparaît… et Frantz inconsolable fera repeindre le tableau pour lequel Martha a posé, mais qu’il trouve trop osé. La capeline et l’étole seront remplacées par des cheveux relevés et un col montant.

On fait la connaissance d’Isidore, le fils de Martha et de Frantz, qui quitte l’Autriche après la mort de sa mère de la grippe espagnole, il fera fortune en Amérique, grâce à son instinct de futur financier. Il bénéficie de l’effondrement de la bourse et du krach de 29. Mais l’histoire est elle aussi simple ? Que laisse-t-il derrière lui ?

Il va épouser Lotte, la fille d’un richissime magnat, et aura 3 enfants. Et une fille illégitime Pearl, dont il ignore l’existence… Il l’aurait ignoré toute sa vie, sauf que la mère a besoin d’argent pour payer des études à sa fille. On rentre dans le chantage, Isidore accepte de rencontrer sa fille après un test ADN… et coup de théâtre, elle est le portrait craché de sa mère et de la jeune femme du tableau. C’est en suivant la jeune Pearl et sa curiosité que l’histoire va rebondir à nouveau à la poursuite de ce tableau.

L’auteur va alors enchaîner les apparitions et disparitions du tableau, au gré des vérités qui vont apparaître ou se révéler fausses, partiellement vraies, avec des retours en arrière où l’on croit tout comprendre, mais non ! Mêlant d’une manière absolument maitrisée la réalité et la fiction pour notre plus grand régal.

Il y a longtemps que je n’avais pas pris autant de plaisir à un subtil jeu de cache-cache mené de main de maître.