L’histoire
A quelle époque et dans quel endroit sommes-nous ? Comme à son habitude ce n’est pas ce qui importe à l’auteur.
Trois Fermes, qui forment le hameau des Montées. Deux sœurs jumelles Aélis et Ambre mariées respectivement à Eugène et Léon, la troisième maison étant occupée par la vieille Rose. On travaille dur, sur les terres du seigneur d’Ambroisie, qui laisse à peine de quoi vivre à ses paysans. Mais tout a toujours été comme cela, on avance, on subit, on courbe l’échine, on ne se révolte pas.
Aélis a eu des enfants, que des fils, Ambre n’en a pas. Alors quand arrive dans ce hameau la petite Madelaine, enfant sauvage sortie de nulle part, Ambre va s’en occuper, enfin elle est mère.
Les années passent, mais le malheur n’est jamais loin. Les saisons sont désastreuses, le gel, la pluie, la sécheresse, tout concourt à ruiner le peu d’espoir qu’ils ont dans la nature, les faisant tomber encore plus bas, après quelques mois d’espoir. Inlassablement ils recommencent.
La forêt, et le travail qu’Eugène fait avec son cheval dans le débardage des bois permettent juste de ne pas mourir de faim.
Et il faut aussi se méfier du fils du Seigneur, un fou qui ne pense qu’à la chasse, à violer femmes et filles, et même à les tuer si elles résistent.
On voit grandir les enfants, il y a une belle entente entre eux, Germain le fils aîné a quelques ambitions et projets pour ses terres, mais les gueux ont-ils droit au bonheur ?
La nature va les pousser vers la catastrophe, la famine, un grand malheur va survenir.
Et terrible question.. si Madelaine n’avait pas été là, ces événements tragiques auraient ils pu prendre une autre tournure ?
Cause du malheur, mais aussi porteuse d’une révolte à venir, Madelaine a annoncé des temps nouveaux.
Tous les éléments des contes de notre enfance sont là, mais je préfère y voir une histoire dure, féroce, tragique, dont on sait que les bases sont réelles. On lit ce roman avec une colère et une révolte au fond de soi, Sandrine Collette nous met avec ce nouveau récit devant nos propres interrogations sur l’injustice du monde qui fait les pauvres et les riches et encore une fois la condition de la femme.