L’histoire

Dans ce roman Serge Joncour va balayer 30 ans de vie paysanne française, avec un regard sociétal sur les progrès, les luttes, les bouleversements de cette fin de 20ème siècle.

Trois présidences, de 1970 au derniers jours de 1999, de Giscard d’Estaing, Mitterrand à Chirac, nous verrons Alexandre et ses trois sœurs accueillir le progrès dans la ferme, au grand dam de ses grands parents, un peu moins de ses parents.

Les différentes générations se trouvent confrontées à l’arrivée des engrais, à la production intensive, la naissance des supermarchés, la naissance de lois contraignantes pour le monde paysan.

Une génération qui doit appréhender l’avenir différemment et codifier leur façon de cultiver, d’élever leur troupeau.

Les filles s’émancipent et quittent la campagne, Alexandre reste sur place et gère sa ferme du mieux qu’il peut.

Il est amoureux de l’amie de sa sœur aînée Caroline, allemande de l’Est, venue faire ses études à Toulouse, elle est très impliquée dans les mouvements extrémistes qui sévissent à ce moment-là en France. Alexandre entraîné contre son gré va participer à quelques actions dans le Larzac.

Confronté à la solitude du paysan, mais pas assez amoureux d’une femme pour l’inviter à partager sa vie à la ferme. Il essaiera toutefois mais Constanze reste dans son cœur et ses quelques visites resteront un frein à ses projets d’avenir.

Le temps passe, Alexandre s’aigrit. Sous diverses pressions, agacé par l’indifférence de ses parents qui vivent maintenant dans un petit lotissement, des revendications de ses sœurs qui réclament leur part de la ferme, il se sent prêt à faire une bêtise, mais la tempête des derniers jours de 1999 arrive…

Qui va peut être rebattre les cartes…

Le talent d’écrivain de Serge Joncour se déploie dans cette fresque paysanne et sociétale, et j’ai particulièrement apprécié cette re-visite de cette période de trente années, car ce temps-là a été celui de ma jeunesse et du début de ma maturité, et en même temps que le réveil des souvenirs m’est revenu le sentiment d’une vie plutôt belle en cette fin de siècle.